Comment peut-on “hériter” d’une souffrance qui ne nous appartient pas ?

L’exemple de Zoé ci-dessous est une illustration parmi tant d’autres de notre capacité à endosser et à reproduire une dynamique issue de notre ascendance… à moins de la conscientiser et d’y mettre fin.

*Le nom de la personne ci-dessous a été modifié pour conserver son anonymat.

Zoé* à 14 ans. Depuis quelques mois elle est très anxieuse avant d’aller au collège au point d’avoir des nausées et des vomissements avant de partir.

Tous ses examens de santé sont bons, son médecin ne diagnostique rien de particulier et, à juste titre, lui dit qu’elle est stressée, mais de quoi ? 

Elle est une très bonne élève sur le plan scolaire, elle a un réseau d’amies qui l’apprécient et elle est pour la première fois en relation amoureuse avec un garçon du collège avec qui elle se sent bien.

La séance permet de faire le lien entre le début de ces nausées et celui du début de cette première relation amoureuse. Mais pourquoi ce déclencheur puisque la relation est bonne avec ce garçon ?

Le stress le plus important apparaît au 6ème mois de sa gestation, période où sa mère a été hospitalisée suite à des coups reçus de son mari violent. 

La petite enfance de Zoé s’est déroulée dans un climat de conflit parental. Ses parents se sont séparés alors qu’elle avait 4 ans en raison de problèmes de violence liés à une dépendance à l’alcool de son papa.

La présence en séance de sa maman permet de remonter l’histoire souffrante de la lignée maternelle à laquelle Zoé s’est identifiée :

En effet, la grand-mère maternelle de Zoé a eu toute sa vie une vie difficile avec un mari violent qui a dilapidé le patrimoine de son épouse en créant des dettes de jeu, avec là aussi une dépendance à l’alcool.

Ses nausées et vomissements ont matérialisé le conflit émotionnel qui se jouait en elle en allant à l’école : conflit entre le sentiment amoureux ressenti et la peur inconsciente qu’un jour ce garçon serait alcoolique et la battrait puisque c’est « l’histoire des femmes » de sa famille. 

La croyance limitante inconsciente héritée de sa lignée maternelle est : « méfie-toi car : mari = danger = violence ». 

Autant cette conscientisation a été un choc pour sa maman, autant elle a été une simple péripétie pour Zoé qui a juste le sentiment “d’avoir vidé son sac à dos”…😊

Plusieurs semaines plus tard, Zoé va à l’école sans difficulté, elle a changé d’amoureux et ne se souvient plus de ses nausées. En réglant ce problème, elle l’a réglé pour ses éventuelles futures filles et petites-filles.

Pour rappel, dans une telle séance, il ne s’agit en aucun cas de retourner dans le passé pour aller y revivre une souffrance mais d’aller à la recherche de la source originelle d’un conflit émotionnel inconscient et non résolu afin de l’identifier d’une part, et de le neutraliser d’autre part.

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